De la tradition à l’avant-garde, il n’y a qu’un petit pas pour l’artiste haïtien Erol Josué, hors des sentiers battus tant par son profil que sa carrière. Son deuxième album Pelerinaj, présenté comme une œuvre de synthèse, revisite la culture vaudou.
La voix s’élève. Puissante. Bientôt, au loin, monte le chant choral de femmes. Il se rapproche, s’accélère insensiblement, tandis que les tambours apportent leur pulsation comme un cœur qui bat. En quelques instants, en quelques coups de pinceaux musicaux prend forme la “peinture sonore” qu’Erol Josué a imaginé pour son Pelerinaj. “Un vrai projet d’album”, résume l’artiste haïtien dont le degré d’exigence, le souci du détail et une esthétique particulière participent au transport que suscite son œuvre : bienvenue en pays vaudou, peuplé de loas, ces divinités convoquées lors des cérémonies dirigées par ces prêtres qu’on appelle houngans.